Le biais cognitif de l’éternel aspirant polymathe et polyglotte

Le biais cognitif de l’éternel aspirant

Il y a ceux qui cherchent un emploi et il y a ceux qui cherchent à chercher. L’illusion du progrès, du « bientôt prêt », du « je travaille sur mon CV », et du « je suis en train de me former » peut devenir une stratégie d’évitement face au marché réel. Le biais cognitif de l’éternel aspirant est celui qui substitue l’action par la préparation perpétuelle.

Or, la vie ne donne pas de diplôme pour les meilleures intentions, ni pour la théorie sans pratique. La peur de l’échec, l’obsession de la perfection ou l’addiction au contenu motivationnel peuvent créer une boucle mentale où l’on valorise plus la préparation que l’entrée dans l’arène.

Il faut parfois risquer l’imperfection, accepter la courbe d’apprentissage et s’autoriser à essayer, à échouer, à recommencer. Le monde appartient à ceux qui osent, pas à ceux qui s’excusent.

Ryan Khouja – avril 2025

Le biais cognitif de l’éternel aspirant polymathe et polyglotte

Apprendre une langue n’est pas seulement mémoriser du vocabulaire ou maîtriser une grammaire. C’est ouvrir une porte sur une autre manière de voir le monde, une autre façon de penser, de ressentir et de se relier au réel. Celui qui parle plusieurs langues ne multiplie pas seulement sa capacité à communiquer : il se transforme, se fragmente et s’enrichit, comme s’il avait vécu plusieurs vies en une seule.

Chaque langue contient en elle une carte mentale. En japonais, le silence peut être un signe de respect aussi puissant qu’une déclaration. En arabe, la richesse poétique d’une simple conversation évoque des siècles d’histoire, de désert et de mysticisme. L’allemand permet de formuler des pensées longues, précises et philosophiques ; le français se prête à la nuance et à la subtilité. L’anglais reflète une culture mondialisée, une ironie discrète et une efficacité verbale. Chaque langue façonne la pensée, trace les limites du dicible, de l’implicite et du tabou.

Parler plusieurs langues, c’est devenir un être polyphonique. C’est se rappeler qu’il n’existe pas une seule façon d’aimer, de discuter ou de chercher la vérité. C’est comprendre que l’humour peut être absurde ou mordant, corporel ou verbal, et que la politesse n’est jamais universelle, mais codifiée culturellement. C’est découvrir que les pronoms ont du poids, que les gestes ne se traduisent pas bien, et que certains mots sont intraduisibles car ils n’appartiennent qu’à une manière spécifique d’exister.

Les polyglottes — par passion ou par nécessité — ne sont pas que des locuteurs : ce sont des voyageurs de la conscience, des citoyens de multiples patries symboliques. Ils apprennent à changer de peau avec chaque langue, à lire entre les lignes de cultures étrangères, à penser dans des idiomes qui n’ont pas de futur simple, mais envisagent le temps comme un fleuve.

Apprendre une nouvelle langue, c’est renaître. C’est entrer dans un univers où les mots ne se contentent pas de désigner, mais construisent le monde. Ainsi, celui qui maîtrise plusieurs langues ne vit pas plus longtemps, mais vit plus profondément. Car apprendre de nombreuses langues, c’est en fin de compte vivre de nombreuses vies.

La machine et l’intelligence fondée sur le silicium, contrairement au carbone, fonctionnent en couches et boucles d’impératifs et de conditionnels. Elles sont capables de façonner une réalité parallèle, simulée, mais parfois plus structurée que nos hésitations humaines.

Propriété Carbone (C) Silicium (Si)
Taille atomique et liaisons Petit rayon, liaisons courtes et fortes (C=C, C≡C) Rayon plus grand, liaisons plus longues et faibles
Structure des composés Chaînes organiques variées (linéaires, cycliques) Réseaux tridimensionnels (ex. SiO₂), peu de chaînes
Électronégativité 2,55 – liaisons covalentes fortes 1,90 – liaisons plus ioniques
Réactivité et solubilité Compatible avec l’eau et la vie biologique Peu soluble, inadapté à la biologie
Applications Biologie, ADN, polymères, graphène Électronique, semi-conducteurs, verre

Pourquoi la vie a choisi le carbone (et pas le silicium)

La vie telle que nous la connaissons est basée sur le carbone, et non sur le silicium, pourtant tous deux appartiennent à la même famille chimique. Est-ce une simple coïncidence ? Pas du tout. Il s’agit d’un choix dicté par la chimie, la physique et les conditions environnementales de la Terre.

1. Le carbone : champion de la diversité moléculaire

Le carbone peut former quatre liaisons fortes avec d’autres atomes, y compris lui-même. Il en résulte une immense variété de structures : chaînes, anneaux, branches… C’est la base de l’ADN, des protéines, des glucides et de toutes les molécules organiques. Le silicium, lui, a plus de mal à former des chaînes stables et complexes.

2. La vie aime l’eau… mais pas le silicium

Sur Terre, la vie est inséparable de l’eau. Or, les composés à base de carbone fonctionnent très bien en milieu aqueux. Ceux du silicium, en revanche, sont souvent instables, insolubles ou réagissent de manière imprévisible. Résultat : le carbone gagne, haut la main.

3. Des molécules réactives et adaptables

Le carbone permet la création de molécules chirales, auto-réplicatives et énergétiquement actives. C’est ce qui rend possible la photosynthèse, les enzymes et l’évolution biologique. Le silicium ne présente pas ces propriétés, du moins dans les conditions terrestres.

4. Une question de conditions

Le silicium est abondant… mais dans la croûte terrestre sous forme de silicates très stables, inutiles pour une chimie vivante à température ambiante. Le carbone, lui, circule librement sous forme de CO₂, de composés organiques ou de gaz.

5. Et ailleurs dans l’univers ?

Certains scientifiques pensent qu’une vie basée sur le silicium pourrait exister dans des mondes extrêmement chauds, secs, ou riches en méthane. Mais sur notre planète, la vie a logiquement misé sur le carbone : souple, polyvalent, et adapté à l’eau.

Texte rédigé par Ryan Khouja – avril 2025

Comments

Popular posts from this blog

Intelligence, STT Speech to text, AI, and SIGINT

BIOMEDICAL ENGINEERING AND MAINTENANCE

European Intelligence: Theoretical Foundations and Strategic Challenges